Morbihan : « Depuis que ma Lola est partie, je ne vis plus, je survis. » À la veille du procès de son ex-compagnon, une mère de famille brisée livre un témoignage déchirant. Le 1er août dernier, l’homme de 38 ans, ivre et sous l’emprise de cocaïne, avait pris le volant avec leur fille de 9 ans et le petit garçon d’amis à bord. Quelques kilomètres plus tard, l’accident tuait la fillette et blessait grièvement l’enfant de 5 ans. Ce vendredi à Lorient, il répondra d’homicide routier aggravé. Pour sa maman, le verdict ne changera rien : « Une partie de moi est morte avec elle sur cette route. »
Ludivine C. et sa fille Nina, décédée à l’âge de 9 ans dans un dramatique accident à Hennebont (Morbihan).
d’avoir tué leur fille de 9 ans au volant sous l’emprise d’alcool et de cocaïne
Morbihan : « Depuis que ma Lola est partie, je ne vis plus, je survis. » À la veille du procès de son ex-compagnon, une mère de famille brisée livre un témoignage déchirant. Le 1er août dernier, l’homme de 38 ans, ivre et sous l’emprise de cocaïne, avait pris le volant avec leur fille de 9 ans et le petit garçon d’amis à bord. Quelques kilomètres plus tard, l’accident tuait la fillette et blessait grièvement l’enfant de 5 ans. Ce vendredi à Lorient, il répondra d’homicide routier aggravé. Pour sa maman, le verdict ne changera rien : « Une partie de moi est morte avec elle sur cette route. »
Ludivine C. et sa fille Nina, décédée à l’âge de 9 ans dans un dramatique accident à Hennebont (Morbihan). | LUDIVINE C.
Drame familial à Hennebont : « C’est comme si j’étais décédée avec elle », confie la mère de la fillette tuée par son père ivre et drogué au volant
Lorient (Morbihan), 21 novembre 2025 – À la veille du procès qui pourrait sceller son destin, un père de 38 ans comparaîtra ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Lorient pour homicide et blessures involontaires aggravés. Le 1er août 2025, sous l’emprise de l’alcool (1,57 g/l de sang) et de la cocaïne, il a provoqué un accident mortel à Hennebont, coûtant la vie à sa propre fille de 9 ans et blessant grièvement son fils de 5 ans, ainsi que le fils de 5 ans d’amis présents à bord. Dans une interview poignante accordée à Ouest-France, la mère de la victime, Élise (prénom modifié), brise le silence : “C’est comme si j’étais décédée avec elle. Chaque jour sans Lola est un vide abyssal.” Ce témoignage, chargé de douleur et de rage, ravive les plaies d’une famille dévastée et interroge la justice sur la responsabilité d’un père toxicomane.
Une nuit d’horreur sur la route des Haras
C’était une soirée d’été ordinaire qui a viré au cauchemar. Vers 23 h 40, le 1er août 2025, rue des Haras à Hennebont, une paisible commune morbihannaise nichée au bord de la rivière Scorff, le père de famille roulait à vive allure au volant de sa Peugeot 308. À bord : ses deux enfants, Lola (9 ans) et son petit frère (5 ans), ainsi que le fils d’amis du couple, également âgé de 5 ans. La famille rentrait d’une fête locale, mais l’homme, connu pour ses excès, avait multiplié les verres d’alcool et sniffé de la cocaïne plus tôt dans la soirée.
Selon l’enquête de la police judiciaire de Lorient, le conducteur a perdu le contrôle dans un virage serré, percutant un poteau électrique avant de terminer sa course contre un mur de pierre. La violence du choc a éjecté Lola du véhicule ; la fillette, passionnée de danse et de dessins animés, n’a rien survécu. Son petit frère et l’enfant ami ont été gravement blessés – fractures multiples, traumatismes crâniens –, mais ont été sauvés in extremis par les secours dépêchés d’urgence. Le père, lui, s’en est sorti avec des blessures légères, mais son taux d’alcoolémie et les traces de drogue dans son sang ont rapidement fait de lui le principal suspect.
Les gendarmes ont lancé un appel à témoins dès le lendemain, recueillant des témoignages cruciaux d’automobilistes ayant vu le véhicule zigzaguer. Un expert en reconstruction d’accident a conclu à une “perte de maîtrise flagrante due à l’altération des facultés”.
La mère, pilier brisé : “Il m’avait promis de ne plus boire”

Élise, 35 ans, infirmière à Lorient, n’était pas dans la voiture ce soir-là – elle avait confié les enfants à leur père pour la soirée, sur ses assurances répétées de sobriété. “Il m’avait juré, encore une fois, que c’était la dernière. J’ai cru en lui, pour les gosses”, sanglote-t-elle dans les colonnes d’Ouest-France. Leur couple, déjà fragilisé par les addictions de l’homme – antécédents de conduite en état d’ivresse et de violences conjugales –, battait de l’aile. Séparés depuis quelques mois, ils tentaient une co-parentalité bancale.
Aujourd’hui, Élise élève seule son fils survivant, qui suit une rééducation intensive pour ses séquelles physiques et psychologiques. “Mon petit garçon fait des cauchemars toutes les nuits. Il demande où est sa sœur. Et moi… c’est comme si une partie de mon âme était partie avec elle. Lola, c’était ma lumière, ma complice.” Elle décrit une fillette joyeuse, fan de foot et de pâtisserie, dont la chambre reste figée dans le temps, avec ses peluches et ses cahiers de coloriage. “Ce procès ne ramènera pas ma fille, mais il doit être exemplaire. Pour toutes les mamans qui font confiance malgré la peur.”
Procès sous haute tension : 10 ans de prison encourus
Placé en garde à vue immédiate après l’accident, le père a été incarcéré en septembre 2025 suite à une expertise psychiatrique révélant une “addiction sévère non suivie”. Son audience initiale, prévue le 26 septembre, a été renvoyée au 21 novembre pour permettre une contre-expertise. Poursuivi pour homicide routier aggravé (alcool et stupéfiants) et blessures involontaires, il risque jusqu’à 10 ans de prison ferme, une annulation du permis et une interdiction de conduire à vie.
Lors de sa comparution immédiate ratée, il avait plaidé la “faiblesse passagère”, minimisant ses consommations. Mais les avocats des parties civiles, dont Me Sophie Lorient pour Élise, exigent une reconnaissance pleine et entière des faits. “Ce n’est pas un accident, c’est un crime évitable”, martèle-t-elle. Le parquet de Lorient, représenté par la procureure Émilie Pitois, devrait requérir lourdement, soulignant l’”irresponsabilité parentale”.
La communauté d’Hennebont, choquée par ce drame local, a organisé une marche blanche en août, recueillant plus de 500 signatures pour une justice plus ferme contre la route toxique. L’Association des victimes de la route en Morbihan (AVR 56) suit l’affaire de près, appelant à un durcissement des peines pour les récidivistes.
Un appel à la vigilance : quand la route tue en famille
Ce procès, au-delà du drame personnel, relance le débat sur les addictions au volant et la protection des enfants. En Bretagne, où les accidents mortels impliquant alcool et drogue représentent 30 % des cas, la préfecture du Morbihan multiplie les contrôles. Élise conclut son témoignage par un cri du cœur : “Aux parents qui luttent : parlez, demandez de l’aide. Pour mes enfants, il était trop tard.”
La rédaction apporte son soutien indéfectible à Élise et à son fils, et suivra en direct l’audience de ce vendredi. Que justice soit rendue, pour Lola et pour toutes les victimes invisibles de la route.